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Kistaku, une marque d’upcycling au style arty

bannière Kistaku

Découvrez Kistaku, une marque de mode upcycling fondée par Jaira, une talentueuse créatrice autodidacte. Les pièces y sont faites à la main et peuvent être créées sur commande ! Bonne lecture !


Holà Jaira ! Merci de nous accorder de ton temps pour te présenter à nos lecteurs. Tu es la fondatrice de Kistaku, et avant de parler plus précisément de ton projet, pourrais-tu nous parler de toi, de ton parcours qui t’a mené à la création de ta marque ?

Je suis Jaira, je suis espagnole et je vis en France depuis 2018 où j’ai créé Kistaku. Je pratique inconsciemment l’Upcycling depuis que je suis petite. Mes deux grands-mères étaient couturières et j’ai toujours passé tant d’heures à réutiliser les restes pour confectionner des vêtements pour les poupées. Je pourrais dire que le tour de main est l’un de mes points forts, donc j’ai toujours essayé de trouver un moyen pour les choses ! J’ai toujours été une personne très active et créative. J’aimais passer mon temps à danser, à peindre, à aller jouer dehors et à explorer la nature. 

En étudiant la publicité et les relations publiques à l’université de Murcie, la ville où j’ai grandi, j’ai commencé à connaître les conséquences réelles des industries massives. J’ai toujours eu le sentiment que si un jour j’avais un projet, il devait suivre, autant que possible, de vraies valeurs éthiques.

Jaira, creatrice de Kistaku
source : Kistaku IG

Tu as beaucoup voyagé avant de t’installer à Paris, où comme tu le dis, tu as trouvé l’inspiration pour réaliser ton projet de mode d’upcycling. Qu’est ce qui, ici, t’a poussé à te lancer ?

Avant de me lancer dans ce projet, j’ai vécu à São Paulo pendant deux ans et à Édimbourg pendant un an, dans le but d’enrichir mon bagage de connaissances, d’expériences, vivre un peu ! Et aussi, question de développement personnel !

C’est ici à Paris que j’ai trouvé l’inspiration pour réaliser mon propre projet d’Upcycling Fashion

J’ai commencé à chercher des alternatives aux méthodes traditionnelles de la mode, à me renseigner sur les conditions de travail dans les usines, et le désir de monopolisation des grandes entreprises. J’ai commencé à approfondir mes idées sur les dommages environnementaux ainsi que sur l’aliénation culturelle. 

En naviguant autour de cela, j’ai trouvé la vague de la Slow Fashion, le mouvement Fashion Revolution, les pratiques de la culture circulaire, la création de jeunes projets de mode responsable, et une nouvelle conscience. J’ai voulu en faire partie.

Tu sembles engagés à oeuvrer pour une mode plus juste aussi bien pour les travailleurs que concernant l’impact de la mode sur la planète. En quoi ces valeurs éthiques te caractérisent si bien ?

En ce qui concerne le respect du travail humain, je pense être assez conscient de la sous-évaluation, notamment dans le secteur de la mode, des couturières. Je connais, de première main, puisque je suis la personne qui produit, le savoir-faire et le travail qui entrent dans la production. Pour l’instant, je n’ai pas d’équipe et toutes les créations sont faites par moi-même, mais il est clair que le respect des collaborateurs est l’un des piliers. Les salaires équitables et la reconnaissance sont primordiaux pour moi. 

En ce qui concerne la protection de l’environnement, nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir, mais je pense qu’en réutilisant un matériau qui existe déjà, nous réduisons considérablement la surproduction de nouveaux matériaux. Nous devons croire au pouvoir des petites actions, car c’est le début du changement culturel. L’industrie ne change pas juste comme ça, d’abord les habitudes (culture) changent et ensuite l’industrie change. 

On peut en venir maintenant à Kistaku. C’est un nom en Totonaca qui vient d’un groupe ethnique mexicain basé à Veracruz, pourrais tu nous dire pourquoi ce nom ?

En arrivant à Paris, j’ai trouvé un emploi de téléconseiller. Ce travail est très monotone et ennuyeux, je suis une personne très dynamique et créative, je dois donc admettre que j’ai passé beaucoup de temps au travail à chercher un nom qui me conviendrait 🙂 

Il fallait que ce soit quelque chose de prononçable dans toutes les langues (j’ai même fait une petite étude de marché avec mes amis de différentes nationalités) mdr, et il fallait que ce soit unique et significatif. 

Je cherchais différents dictionnaires de langues ethniques et j’ai trouvé un dictionnaire Totonac. 

Ki-staku signifie mon étoile, ils faisaient sûrement référence à l’étoile astrologique, car Vera Cruz, où les Totonacs sont installés, est une zone montagneuse et il n’y a pas de plage, mais j’ai voulu donner une tournure à l’histoire, et faire référence à l’étoile de mer. 

L’étoile de mer a la capacité d’auto-générer ses membres lorsqu’elle les perd. C’est ce que nous faisons avec l’upcycling, et c’est le concept du top Starfish, un top aux manches interchangeables. 

Tu as une identité créative bien marquée, singulière et pleine de couleurs. Comment travailles tu tes pièces ?

Toutes les pièces sont créées de A à Z. Je trouve généralement mon inspiration dans les éléments et les couleurs présents dans la nature. 

Pour créer une collection, je pense d’abord au type de pièce que j’aimerais réaliser (robe, salopette, tops) puis je me rends dans différents endroits comme Emmaüs Alternatives ou la Réserve des arts pour chercher des tissus, et je choisis ceux qui correspondent le mieux au concept créatif. 

A ce stade, j’ai déjà créé plusieurs patrons, comme la salopette, le top starfish, etc. Mais si je veux créer un nouveau patron, je prends mon temps pour rechercher les mesures, la technique, et m’informer auprès de différentes sources. Étant autodidacte, j’utilise beaucoup les tutoriels et les prototypes. 

Une fois que j’ai le modèle et le prototype, je me consacre à la production. Cela prend beaucoup de temps mais j’aime beaucoup. En cours de route, je peux trouver de nouvelles inspirations, et je peux apporter de légères modifications à l’idée initiale. C’est l’avantage d’être un créateur indépendant, vous pouvez créer ce que vous voulez ! Bien que j’essaie toujours d’approcher les gens et de créer des pièces portables.

Chez Kistaku, on retrouve aussi bien des chemises, des salopettes ou encore des vestes, et même des accessoires. Comment définirais tu le style de la marque ?

Il existe un terme appelé « style arty » ou “arty fashion”. Il s’agit d’un style non conventionnel aux couleurs vives et audacieuses et aux imprimés exagérés. Les vêtements et les accessoires auront des silhouettes inhabituelles aux formes étranges. Il mélange différents imprimés, couleurs et textures. Je dirais, un cocktail créatif, mais avec de la conscience. 

Tu as sorti récemment le modèle ‘Starfish’, un haut aux manches interchangeables. Veux-tu nous présenter cette pièce signature ?

Le top étoile de mer est la signature de Kistaku, l’idée de ce top est venue avant le nom de la marque. Il s’agit de tops avec des manches interchangeables. De la même façon que les véritables étoiles de mer repoussent, notre top repousse aussi ! Chaque manche est attachée avec des boutons vintage et sélectionnés. Chaque version est un top différent ! L’idée du top Starfish vient du besoin de réutiliser et de ralentir notre mode. Je crois beaucoup en ce nouveau concept car il apporte une nouvelle façon de porter un top ! 

Dans la première collection, je propose 6 modèles différents, le haut avec les manches. Vous pouvez choisir d’avoir 2 ou 3 manches interchangeables. 

Cette collection est faite sur commande, je propose des tailles XS à XL ou des tailles spéciales aussi. Tous les tissus sont limités, ce qui signifie que seulement il n’y a pas trop de hauts d’un modèle en stock. En ce moment, le haut le plus demandé est le modèle « Naranja ».

Top Starfish Naranja Kistaku
source : Kistaku IG

Après bientôt trois ans d’existence, cette année tu as encore été très productive et on a pu aussi te voir participer à des concours créatifs, notamment avec RESAP et Levi’s. As-tu des choses de prévues pour les semaines, les mois à venir ?

Oui, je travaille actuellement sur une collaboration avec un autre artisan, pour lancer des ensembles de vêtements d’intérieur. Elle est spécialisée dans la lingerie, nous allons donc créer des ensembles pyjamas courts, des soutiens-gorge et/ou des ensembles, hauts et culottes. 

Je participe aussi au Concours Upcycling organisé par vous ! Not a Game et Incraze 🙂 

Challenge RESAP Levi's
source : Kistaku IG

Ensuite, je commencerai par la production d’une nouvelle collection. Peut-être sera-t-elle lancée en petites capsules de 5/6 pièces. Je compte lancer une capsule de salopettes, une capsule de robes longues et une capsule de tops. Je suis encore en train de chercher comment faire.

Cette année, j’aimerais travailler avec plus d’artistes et faire des collaborations, donc j’ai aussi vu quelques collabs que je ne peux pas encore révéler. 🙂 Mais tout cela se fait à petite échelle, j’aime travailler avec des gens qui ont la même vibe créative. 🙂 

Je prévois également d’organiser plus d’ateliers, car beaucoup de gens me le demandent, et actuellement je fais déjà un atelier par mois en collaboration avec la Maison du Zéro Déchet

Kistaku Selection
source : Kistaku IG

En même temps, je prévois de participer ou d’organiser d’autres Pop-ups. Les créations prennent beaucoup de valeur dans une forme physique et cela permet aux gens de voir les détails, de sentir la texture, et surtout, de voir la qualité, ce que nous ne voyons parfois pas sur les photos. 

Sinon pour suivre Kistaku, ça se passe sur Instagram et Facebook,et pour shopper tes pièces, on peut donner rendez-vous à nos lecteurs sur ton site. As-t-on oublié quelque chose ?

Vous pouvez retrouver toutes les créations sur www.kistaku.com ou me rendre visite dans mon atelier à Asnières sur Seine ! Bien sûr, n’oubliez pas de me contacter sur Instagram @kistaku_upcycling ou par email kistakuhandmade@gmail.com pour prendre rendez-vous !

La Team NAG remercie Jaira, fondatrice de Kistaku pour cette interview ! Nous vous invitons à vous rendre sur le site de la marque pour découvrir davantage son univers.

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