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Crise sociale au Bangladesh, l’industrie textile en tension

La tension sociale monte au Bangladesh suite à des manifestations menées par des ouvriers de l’industrie textile. Ces derniers protestent pour des salaires équitables, déclenchant des affrontements meurtriers avec la police et des licenciements massifs.

Affrontements meurtriers et licenciements en cascade

Se confiant à l’AFP en fin d’année 2023, Naim Pramanik, un ouvrier bangladais de 28 ans, est aujourd’hui sans emploi après avoir osé protester contre les conditions salariales injustes dans l’industrie de la confection. Son licenciement fait suite à des manifestations qui ont dégénéré. Celles-ci ont causé la mort de quatre ouvriers. De nombreux autres furent blessés lors de heurts avec les forces de l’ordre. Ces protestations ont coïncidé avec des rassemblements de l’opposition peu avant les élections générales du 7 janvier dernier. A titre informatif : les exportations du Bangladesh reposent à 85% sur l’industrie textile. Un chiffre considérable aux conséquences importantes… jetons y un coup d’oeil…

Plaintes pour vandalisme et silence gouvernementale

La police a déposé des plaintes pour vandalisme contre des centaines de personnes non identifiées. Le ministère du Travail du Bangladesh n’a pas encore réagi à ces événements.

Récemment, Momanul Islam, un responsable de la police à Ashila, un hub de l’industrie textile, affirmait qu’ils n’avaient arrêté aucun ouvrier de la confection dans le cadre de ces manifestations.

Plus récemment et en prévision des élections générales du pays, l’armée a mobilisé ses troupes. Ainsi, les militaires ont assuré la protection des bureaux de vote pour garantir le bon déroulement de cet événement. Pendant que les travailleurs militaient pour leurs droits, la population accordait très peu d’importance à ces élections. Pour preuve, la première ministre Sheikh Hasina entame ainsi à l’heure actuelle un cinquième mandat, record mondial de longévité au pouvoir.

Des conditions de travail injustes dans l’industrie textile

« Certains vêtements que nous fabriquons sont vendus 100 dollars la pièce aux Etats-Unis et en Europe », expliquait Naim Pramanik en montrant les étiquettes du géant américain de la mode Tommy Hilfiger ou de la marque britannique George. Mais « nous ne gagnons pas plus de 100 dollars par mois », regrette-t-il.

Des dizaines de milliers de travailleurs ont affronté la police. Ces manifestations avaient donc lieu pour réclamer un salaire mensuel minimum de 23.000 takas. (soit 190 euros) Aujourd’hui, les ouvriers gagnent seulement 8.300 takas fixés par le gouvernement depuis cinq ans. Aux dernières nouvelles, au moins cinq personnes sont décédées.

Salaires insuffisants et répressions inquiétantes

Le mois dernier, le gouvernement a augmenté le salaire mensuel minimum de 56%. Il faut dire que les syndicats ont répondu que cela ne répondait pas à la flambée des prix. Actuellement l’alimentaire, les loyers et même les soins de santé ont augmenté au Bangladesh. En bref, selon le groupe de défense des droits humains, Clean Clothes Campaign, ce salaire permettrait donc tout juste de « joindre les deux bouts ».

Les propriétaires d’ateliers de confection comptent parmi les personnes les plus riches du pays. Plusieurs d’entre eux sont notamment élus au Parlement. Les syndicats signalent que des centaines de travailleurs ont été licenciés pour avoir participé aux manifestations, ce qui soulève des inquiétudes sur la situation des ouvriers licenciés et leur capacité à subvenir à leurs besoins fondamentaux.

Cette situation expose les tensions croissantes entre les travailleurs et les propriétaires d’usines, mettant en évidence la nécessité d’une action rapide pour assurer des conditions de travail décentes dans l’industrie textile du Bangladesh.

Pour compléter vos connaissances sur le sujet, nous vous conseillons la lecture de l’article France 24 abordant le sujet.

sources : Reuters

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