Découvrez époques, une marque de jeans fabriqués en France qui prône la qualité avant tout ! Kevin, créateur de la marque, nous parle de son rapport au textile, des débuts de son projet et du bel avenir qu’il prépare… Bonne lecture !
Interview de Kevin, fondateur de époques
Bonjour Kevin, tu es donc le fondateur de la marque époques. Un projet dont tu es officiellement le seul décisionnaire mais tu es tout de même accompagné par ta maman Silva, c’est bien ça ?
Bonjour Lucas ! Tout à fait ! Pour être totalement transparent, ma mère est actuellement à la retraite et disons que je l’en sors pour une durée limitée. Elle m’accompagne pour le lancement !
Super histoire ! Concernant ton parcours, tu es ingénieur de formation et il me semble que le textile est un sujet bien ancré dans ta famille. Veux-tu nous en parler ?
Bien sûr ! Depuis petits, ma soeur et moi traînions dans l’atelier de nos parents. Les ayant toujours vu travailler dans ce domaine mais aussi en ayant eu une machine à coudre à la maison, je trouvais ça finalement très commun à mes yeux.
Malgré tout cela, mes parents ne travaillaient pas dans ce milieu par vocation. A l’époque, il y avait du travail donc c’était simplement une évidence. On peut dire que j’étais même quelque peu poussé à ne pas travailler dans le textile ! Mes parents m’ont toujours invité à faire des études et à trouver un travail posé, loin de ce domaine.
A contrario, aussi bien quand nous allions acheter des vêtements ou que nous souhaitions nous habiller, nous avions ce rapport à la matière. Il y avait cette nécessité de valider la qualité, le savoir-faire derrière une création.Leur histoire dans le textile prend malheureusement fin dans les années 2000 lorsqu’ils sont obligés de fermer leur atelier. Cela accentue bien sûr leur position sur le fait de ne pas intégrer cette industrie.
Et tu suis donc au départ ce conseil, en faisant des études…
Exactement ! J’ai fais des études d’ingénieur quant à ma soeur, elle est experte-comptable. J’ai pris cette voie jusqu’au jour où ça ne me plaisait plus ! Que ce soit par le textile ou non, j’ai toujours eu une appétence pour le travail manuel. J’ai fait un peu de peinture, et revenir au textile s’est fait finalement assez naturellement.
Quel est ton rapport personnel à la mode et au vêtement ?
Je ne suis pas particulièrement fasciné par le caractère extravagant de la mode mais bien plus par les étoffes, les textures, les rendus… Mon parcours personnel axé sur la recherche et le développement m’a poussé à me poser quelques questions : Pourquoi les marques ne testent pas davantage leurs produits dans diverses conditions ? Pourquoi se contenter de mêler du coton et du polyester ? Etc… Disons que ce sont ces différentes phases qui ont mené au lancement d’époques !
Arrives-tu à dater le lancement du projet ?
J’ai eu une première réflexion avec ma mère en 2021, j’ai réussi à la convaincre de me suivre dans cette aventure en 2022 et j’y suis à 100% depuis 2023 !
Top ! Ton projet démarre réellement aux yeux de tous par une campagne de crowdfunding. Celle-ci est une réussite puisque tu atteints les 100%, tu veux nous faire part de cette expérience ?
Je t’avouerai que j’ai trouvé cela très stressant ! Disons qu’avant la campagne, je ne ressentais pas réellement que le projet était lancé mais après, c’est une autre histoire ! Tout devient plus sérieux : on a du stock, on a des commandes, on a des clients !
A titre personnel, je me suis aussi rendu compte que je manquais de compétences sur les aspects marketing, commercial, communication… et j’ai finalement pu les expérimenter pendant cette période. Lorsqu’on faisait un shooting, on était bien plus amateur qu’on ne l’est maintenant.
A mon avis, la campagne permet aussi de se lancer étape par étape. Les clients sont conciliants car ils savent que c’est un projet qui démarre.
C’est un avantage en effet ! époques démarre en étant une marque de jeans, pourrais tu nous parler de ce choix ?
Nous avons simplement eu une réflexion sur l’évolution de la mode, en ayant à la fois un regard sur les matières utilisées que sur la consommation des vêtements.
Pour être totalement franc, nous ne nous retrouvons pas dans cette surconsommation à outrance, non dans les qualités qui baissent années après années. Et pour le jean… je trouve que c’est l’exemple parfait ! C’est une pièce qui doit t’accompagner durant toute ta vie ! Elle est pensée pour les travailleurs donc il faut la penser comme une pièce fonctionnelle !
Sans oublier que c’est une pièce qui demande une très grande quantité d’eau pour sa fabrication…
Exactement ! Non seulement la plupart des jeans ne sont pas durables dans le temps mais en plus, ils sont très polluants !
Pour répondre à cette problématique, tu as fait le choix d’une fabrication Made in France à partir de matériaux majoritairement français et européens, en mentionnant en toute transparence que certaines matières proviennent du Maroc et de Turquie. Peux-tu nous parler de ces décisions ?
Tout d’abord concernant la fabrication, c’était une évidence de prôner le Made in France ! Lorsque mes parents ont fermé leur atelier, ça m’a touché et c’était logique de leur rendre honneur de la sorte.
Vis à vis des matières, nous avons tout de même conscience que certains savoirs-faire sont très compliqué à faire localement. Les activités que nous trouvons à l’étranger facilitent ensuite le travail des tisseurs français.
Si je prends l’exemple des boutons pressions, il nous a été impossible de trouver un fournisseur français. Concernant le coton, on ne le fait pas en France donc il a fallu également trouver des partenaires étrangers. Disons que c’est le début, les fondations…
Et pour agir en toute transparence… tu as également fait le choix de présenter des fiches de traçabilité sur ton site internet !
On est dans une période où les mentalités changent et où les marques doivent oeuvrer en ce sens ! Etant donné que tout le monde ne fait pas cet effort de se renseigner, certaines marques jouent le jeu mais d’autres enseignes sont plus fourbes… Quand tu creuses véritablement, tu trouves l’information mais cela passe par un travail d’éducation des acteurs. Chez nous, ça passe par la transparence.
Il faut que le client consomme en tout état de conscience !
Totalement d’accord ! On parlait un peu plus tôt de durabilité d’un vêtement et en ce sens, tu prônes une confection de qualité. En quoi était-ce ta priorité ?
Pour arriver à un produit qui dure dans le temps, il y a des sujets sur lesquels tu ne peux pas faire de concessions. A mes yeux, il faut prioriser à la fois la qualité des tissus et la qualité de la confection.
Nous avons donc sélectionné un atelier en Normandie qui fait du jean depuis trois générations. A ce niveau là, rien ne dépasse et poser ainsi un renfort à l’entrejambe ne leur a pas fait peur.
Et en plus, au moment où tu voudras le réparer, ce sera encore plus simple ! A mes yeux, je trouve préférable de faire un produit qui dure vraiment dans le temps plutôt que de m’obstiner à sourcer par principe des fournisseurs français. La chance qu’on a eu a été de pouvoir faire les deux !
Comme tu as pu l’évoquer, tes produits sont prévus pour durer mais tu penses même à « l’après » puisque tu présentes une garantie de réparation en cas d’usure. Comment cela fonctionne t-il ?
Ça me paraît logique ! Pour moi, tout le monde devrait fonctionner sur ce modèle. Devoir changer tes basiques tous les deux-trois ans, c’est aberrant !
Pour des pièces extravagantes où tu peux avoir un coup de coeur, je peux comprendre mais rien ne ressemble plus à un jean qu’un autre jean !
C’était évident de proposer cette réparation qui, en l’occurence, n’a pas un grand impact financier si tu as besoin de ce service au bout de cinq ans… En revanche, si il y a une déchirure qui n’est pas réparable ou qui sera visible, on trouve une solution ensemble.
Parlons plus précisément des produits ! Pour commencer, tu as choisi de développer deux coupes à la fois actuelles et intemporelles : un modèle homme et un modèle femme, taille haute. Peux tu nous parler de la réflexion autour de ces deux pièces ?
Tout d’abord, il fallait que ces jeans soient portables à toutes les occasions : au travail, à la maison, en sorties… On a dû à la fois penser à ne pas faire quelque chose de trop extravagant, ni de trop ancien pour ne pas perdre cet aspect intemporel.
Pour la coupe féminine, une taille basse nous aurait fait perdre la polyvalence recherchée. De plus, étant donné qu’on ne met pas de stretch dans nos jeans, la forme était importante pour garantir confort et souplesse. La taille haute pour les femmes est rapidement apparue comme une évidence.
Concernant l’homme, c’était relativement simple. La pièce est donc plutôt confortable aux hanches, sans être trop large ! On a légèrement ajusté la coupe pour que le jean aille aussi bien avec une veste de costume qu’un sweat.
On a volontairement fait le choix d’utiliser un tissu léger pour maximiser le confort.
A l’avenir, souhaites-tu décliner ces pièces dans de nouveaux tissus ?
On travaille actuellement sur les prochaines collections et la question s’est posée !
On a testé un tissu plus épais pour les femmes et ça n’a pas plu. En revanche, les hommes nous ont remonté l’envie d’avoir un tissu encore plus lourd, je ne saurai pas l’expliquer !
Niveau taille, vous commencez avec des tailles allant du 36 au 44 pour les femmes et du 38 à 46 pour les hommes. Est-ce qu’il y a une volonté d’être encore plus inclusif à l’avenir ?
Bien sûr ! Malheureusement, on démarre avec ces tailles pour des soucis de coûts. C’est le nerf de la guerre !
Pour les prochaines productions, on veut aller encore plus loin ! On nous a notamment demandé des tailles plus grandes pour les hommes et des tailles plus petites pour les femmes. Concernant ces dernières, on propose déjà la retouche mais l’idée serait bien sur de proposer une gamme en série.
Super ! Aujourd’hui, il faut compter 240 euros pour un jean. Comment fonctionne la livraison des pièces ?
Pour l’instant, on se limite à la France métropolitaine et on peut faire des exceptions pour les pays limitrophes.
Un retrait au sein de notre atelier est également possible et il est situé en Ile de France.
Qu’est ce que tu prévois pour l’avenir et que peut-on attendre d’époques pour les prochains mois ?
Premièrement, on sera distribué par quelques boutiques très prochainement et c’est une super nouvelle ! On annoncera très prochainement lesquelles !
Ensuite, on prévoit l’ouverture d’un Pop-Up Store sur Paris à l’occasion de la collection 1.5, une déclinaison de notre première collection.
Dans un avenir un peu plus lointain, on souhaite fournir un travail encore plus approfondi sur les matières et les coupes, histoire de proposer à chacun le modèle qui lui correspond.
Top ! En attendant les prochaines actualités, on peut retrouver vos pièces sur le site epoques-denim.com, et vous suivre sur Instagram, Facebook et TikTok ! Tu as un mot de la fin pour clôturer l’interview ?
J’aimerais remercier mes parents !
Merci à Kevin, créateur et fondateur de époques ! Nous vous invitons à découvrir l’univers de la marque sur leurs réseaux sociaux et à vous procurer les pièces via leur site web.