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Renaissance Upcycling, plus qu’un simple service de transformation

Bannière Renaissance Upcycling

Découvrez l’univers de Caroline, fondatrice de Renaissance Upcycling. Un projet unique entre marque d’upcycling et service de transformations ! Bonne découverte


Hello Caroline ! Tu es donc la fondatrice de Renaissance Upcycling. C’est plus qu’une simple marque de vêtements, c’est également un service d’upcycling. Avant de parler plus amplement de ton projet, est-ce qu’on pourrait parler de toi, ton parcours et comment tu en es venu à lancer Renaissance Upcycling ?

Hello ! Bien sûr ! Du coup, je vais revenir à la base du projet Renaissance Upcycling … j’étais étudiante en école de commerce et dès le début de mes études, j’ai su que l’entrepreneuriat m’intéressait et particulièrement le secteur de la mode. En revanche, j’étais déjà plus ou moins consciente des enjeux qui l’entouraient. Au niveau du développement durable par exemple, je recherchais notamment des alternatives plus éthiques. Créer une marque « écoresponsable », c’était donc un peu l’idée initiale.

Ensuite, en cherchant des stages, en me renseignant sur le secteur, j’ai commencé à être en quelque sorte lassé du discours marketing « green ». Ce sentiment est né du fait que j’ai pris conscience du gaspillage textile. Il y avait donc ce paradoxe où les gens sont constamment poussés à acheter énormément de vêtements sous prétexte qu’ils sont faits de manière plus responsable, localement, avec des produits non-toxiques, etc…

C’est déjà beaucoup mais je trouvais que ça n’allait pas assez loin vu l’urgence de la situation.

Cette prise de conscience a alors fait le croisement avec ma façon de consommer des vêtements.  A ce moment-là, je récupérerais déjà des vêtements de ma mère ou de mes grands-parents. Des pièces finalement assez sentimentales à mes yeux. Cependant, je ne pouvais pas vraiment les porter en l’état, soit parce qu’elles étaient démodées, soit parce que la coupe ne me plaisait pas forcément. Donc depuis jeune, je réfléchissais déjà à des manières de les porter autrement et c’est comme ça qu’est née l’idée du projet.

Ces pièces, il suffit de les transformer. Et ça faisait totalement sens avec ma recherche d’alternative dans la mode car c’est finalement beaucoup plus éthique d’utiliser des matières qui existent déjà que d’en produire de nouvelles.

Vu que je n’avais pas les compétences en couture, je me suis dit que ce serait génial de proposer de faire appel à ce savoir-faire. Je suis donc parti de cette idée de « service de transformation de vêtements » pour peu à peu découvrir l’upcycling, ce concept de création alternatif où on redonne de la valeur à de la matière existante défectueuse.

Le projet a alors pris forme et j’ai lancé Renaissance Upcycling pendant ma dernière année d’étude après un master entrepreneuriat. C’est ensuite que j’ai rencontré Théotime qui est styliste et avec qui j’ai pu créer les premiers patrons. Maintenant, je travaille aussi avec une stagiaire et plusieurs couturières partenaires qui réalisent les prestations. Et le but est de faire grandir l’équipe et le réseau de partenaires !

Ça s’est finalement vite enchainé dans la continuité de tes études ! Dans cette logique de donner une seconde vie à des vêtements, pourquoi t’es tu lancée dans un service d’upcycling, de personnalisations ? Et pas simplement dans une marque à proprement dite « d’upcycling » ?

Je suis vraiment partie de cette idée d’attachement sentimental à certaines pièces.

Statistiquement, on ne porte pas 2/3 de nos vêtements, et c’est énorme ! On a donc plein de pièces dont on n’arrive pas à se séparer alors que c’est bien acté qu’on ne les porte pas ! On a beau trier 10 fois notre dressing, on ne va pas s’en séparer.

J’aime l’idée de montrer aux gens que derrière chaque vêtement de leur garde-robe, il y a du potentiel. On se libère un peu de cette idée d’acheter, de consommer, qui est systématique. On en revient davantage à redécouvrir un savoir-faire qui est la couture, et en plus, je trouve ça plutôt ludique de découvrir ce qu’une pièce peut devenir !

Après depuis que je fais des Pop-up, je propose aussi des pièces upcyclées pour les gens qui n’auraient vraiment pas de vêtements à transformer mais qui aiment les modèles que je propose.

Exactement ! On avait pu voir sur les deux event où on s’est vu que tu proposais pas mal d’accessoires ! Sinon pour résumer, on ramène donc une pièce de notre dressing que ce soit un pantalon, un short, une chemise ou une veste. Ensuite, on peut en obtenir des accessoires comme un bob, un tote bag ou encore un sac cabas mais aussi des vêtements comme une jupe ou une robe.

C’est bien ça ! Pour chaque pièces ramenées, on va t’indiquer ce que tu peux faire. Avec un pantalon, tu pourras effectivement avoir une jupe ou une robe salopette. Ce sont donc des pièces qui sont faites sur mesure.

Et, si tu ramènes une chemise, tu pourras en récupérer un cache-cœur. On crée des patrons qui s’adaptent à la pièce que tu ramènes et à la quantité de textile disponible.

Ensuite, concernant les design des produits, ils sont propres à notre marque.

Cette liste de possibilités qui s’offre aux gens évolue continuellement ?

Oui, exactement !

Avant de lancer officiellement le service, on a commencé par la jupe trapèze puis après on l’a déclinée. On a maintenant la jupe droite et la robe salopette.

Puis dès qu’on a commencé, on avait dix modèles. Actuellement, on y a rajouté le short, le bob, le cache-coeur ou encore la jupe à fentes.

Le but est vraiment d’évoluer et de pouvoir proposer de nouveaux modèles assez régulièrement. On est pas dans la logique de proposer tel ou tel produit durant un laps de temps, puis le retirer. On veut enrichir une base de patrons pour qu’elle devienne de plus en plus complète et qu’on puisse, au final, transformer tout type de vêtements.

Dans cette logique, vous avez annoncé mi-décembre de la nouveauté : une nouvelle matière et une nouvelle pièce !

Voilà, c’était le cache-coeur ! Jusqu’à ce moment là, on ne proposait que des transformations de pantalons. Maintenant, on peut transformer une chemise !

Ensuite, on a également rajouté les vestes. On a testé et on s’est rendu compte qu’on peut également faire un bob à partir d’une veste en jean. Au fur et à mesure, on découvre de nouvelles choses, on s’est rendu compte qu’on pouvait par exemple adapter des patrons existants à d’autres matières.

Ces tests sont réalisés par vos soins ?

Oui, ils sont réalisés en collaboration entre la couturière et le styliste.

On va d’abord créer un patron que l’on va tester avec la couturière. Elle va ensuite faire des retours jusqu’à ce que le patron soit bien, qu’il soit adaptable à différentes tailles, à différentes morphologies.

Vu qu’on fait du sur-mesure, on adapte le patron numérique aux mesures de chaque personne. Même une fois dévoilé, on peut y apporter des améliorations en fonction du retour des clients.

En quelques mots, est ce que tu pourrais nous expliquer comment ça se passe de faire une pièce chez Renaissance Upcycling ?

Le client commande sa prestation sur notre site internet, puis on crée son patron sur mesure et on transforme sa pièce. Au début, je proposais uniquement la mise en relation directe. La couturière partenaire te contactait pour prendre rendez-vous. Ça permettait de lui amener la pièce, qu’elle prenne tes mesures et ensuite tu étais informé de la disponibilité de la pièce.

Depuis fin novembre/ début décembre, j’ai également mis en place un système de livraison pour envoyer la pièce à transformer et récupérer la pièce upcyclée à distance. Pour la prise de mesures, on fait une visio.

A la suite de cette étape, j’envoie le patron au couturier qui transforme la pièce qu’il a reçue.

Ce fonctionnement permet notamment aux personnes qui ne sont pas en Ile de France de profiter de votre offre.

Exactement ! C’était également le but d’ouvrir notre service à toute la France.

D’accord ! Et tu m’en as parlé tout à l’heure, vous proposez des pièces upcyclées en plus du service. C’est le fait de participer à des événements qui t’a poussé à en créer ?

Déjà, lors d’un pop-up, d’un marché ou d’un salon, j’ai une contrainte financière. Je ne peux pas me permettre d’être présente sur mon stand pour faire simplement de la communication sur le service, sans rentabiliser le stand. D’autant plus que les gens qui découvrent le concept du service pendant l’événement n’ont pas de pièces sur eux à faire transformer.

En vendant quelques pièces déjà upcyclées, je peux me faire connaître et démocratiser l’upcycling auprès d’une clientèle qui aime le concept mais qui n’a pas forcément de pièces à transformer.

De plus, je produisais déjà des pièces que ce soit pour la com sur Instagram ou même sur mon stand. Avec la robe salopette par exemple, on l’a testé en jean, en toile et en velours, ça permet de stimuler l’imagination des potentiels clients.

Du coup, j’ai décidé de développer le côté marque en vendant quelques pièces sur diverses plateformes, comme CrushON ou Revibe.

Mais je souhaite surtout me concentrer sur le service. J’ai bien conscience que c’est un concept plus long à développer, car le processus d’achat est moins immédiat que lors d’une vente de produit, mais ça reste ce qui me fait me lever le matin.

C’est original et ça mérite d’être développé jusqu’au bout ! Tu m’as parlé dès le début que tu construits ton projet sur le concept de consommer moins pour consommer mieux, pourquoi c’était si important pour toi ?

Oui totalement ! Initialement, j’étais cliente de fast-fashion que ce soit au collège ou même au lycée. A cette époque, j’avais pas du tout conscience du mal qu’il y avait à faire ça.

Pour être franche, même en le sachant, j’ai mis du temps à passer à autre chose car je ne connaissais pas les alternatives qui pouvaient me plaire.

Dans l’ensemble, je pense qu’il faut être modéré et quand on a besoin de quelque chose, essayer de se tourner vers l’upcycling ou la seconde main ! 

Caroline Charvet, fondatrice de Renaissance Upcycling

Par contre, maintenant quand je passe devant des vitrines, je n’ai plus aucune tentation. J’arrive à voir que les vêtements y sont de mauvaise qualité et ça m’évoque également plein de choses auxquelles je n’ai pas envie d’adhérer.

J’ai vraiment fait une transition radicale parce que je n’achète quasiment plus de vêtements neufs. Sinon, j’achète un peu de seconde main et pour le reste, je m’habille grâce à l’upcycling !

Dans l’ensemble, je pense qu’il faut être modéré et quand on a besoin de quelque chose, essayer de se tourner vers l’upcycling ou la seconde main ! 

Tu m’as dit que tu upcycles toi-même tes vêtements, tu le fais toi-même ? Ou fais-tu appel aux couturières avec lesquelles tu bosses ?

Les deux ! Je couds un peu, quand c’est des pièces qui ne prennent pas trop de temps. Pour que les finitions soient nickels, j’ai l’avantage de pouvoir demander aux couturières que je connais… mais je les paye bien sûr !

Bien sûr ! Concernant les event, on s’est vu au niveau de The Gros Marché sur le Who’s Next de septembre 2021 puis au Pop Upcycling d’octobre, accompagnée d’autres marques d’upcycling. Est ce que tu as prévu de participer à de nouveaux événements prochainement ?

Oui ! Tout d’abord, on va refaire un Pop Upcycling les 4, 5 et 6 Mars prochain dans le 10ème à Paris ! A quelques marques près, ce sera les mêmes que la dernière fois !

D’autres événements sont déjà prévus mais on communiquera dessus au fur et à mesure 🙂

Top ! On essayera de passer dans ce cas. Est-ce qu’il d’autres projets dont tu voulais nous parler ?

J’ai une grande réflexion qui entoure le sujet des prochaines pièces qui sortiront. J’ai pas mal de demandes pour des pièces typiquement masculines. Jusqu’à présent, j’avais fait le choix de ne pas vraiment genrer les patrons mais c’est vrai qu’on a plus de pièces féminines pour l’instant !

Probablement qu’on sortira une chemise dans un futur proche !

Après j’ai plein de pièces que j’ai envie de faire depuis longtemps ! Un body, une veste en jean ou en velours…

Hâte de voir ça ! As-tu un mot pour la fin ?

J’ai envie d’encourager les gens à essayer le concept ! On peut également penser à l’offrir… On a créé une carte cadeau ! Pour la Saint Valentin on peut offrir une prestation d’upcycling à partir d’un vêtement à soi, par exemple, ma chemise qui devient son cache-cœur, ça fait des belles histoires à raconter sur un vêtement 🙂

En tout cas, la première étape, c’est de faire du tri, réfléchir au potentiel de chaque pièce et puis bien sûr… nous donner des idées !

Le bob n’était pas prévu et on m’a suggéré l’idée !

Top que ça vienne de ta communauté !

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