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Karole, des bijoux upcyclés et unisexes, faits main

bannière Karole

Aujourd’hui, c’est au tour de Célia Gentilhomme de se prêter au jeu de l’interview… Découvrez la créatrice de Karole, une marque de pièces uniques et de séries limitées ! Bonne lecture !

Place aux bijoux upcyclés Karole !

Bonjour Célia ! Depuis février, date à laquelle on avait prévu l’interview, ton actualité a beaucoup évolué. Donc déjà, comment se porte ton projet ? Et est-ce que tu es contente de la direction que prend KAROLE ?

Je suis très contente ! A mes yeux, le projet KAROLE a pris une ampleur que je n’imaginais pas du tout.

En février, lorsque j’ai rencontré votre team lors d’un évènement à Ivry, c’était mon deuxième event et il a été plutôt décisif. C’est un peu le moment où je me suis dit : « Oui, il me semble que j’aime ça et que je tiens quelque chose.». 

En quelques mois, les choses se sont bien accélérées et j’ai même participé à des événements tous les week-ends du mois de mai et ceux de début juin.

J’ai travaillé aussi sur mon site et je peux vraiment dire maintenant que ma marque est créée ! 

Je suis passé d’une passion à côté d’une autre activité, à faire de KAROLE mon travail à plein temps ! 

Félicitations ! Pour revenir à la source du projet et à cette passion, est-ce que tu pourrais te présenter et nous raconter ton parcours ? 

Merci ! Donc je m’appelle Célia et non pas Karole, c’est mon deuxième prénom.

Je ne suis pas du tout issu de l’univers de la mode ou des bijoux puisque j’ai fait des études en communication. C’est un domaine qui me plaît beaucoup mais j’ai toujours eu aussi autour de moi des personnes manuelles, dans la mode par exemple comme mes meilleures amies. 

C’est notamment comme ça que j’ai découvert l’univers de l’upcycling, de la seconde-main… Peu à peu en côtoyant des personnes au cœur de ce monde, j’ai réalisé que ça m’intéressait de plus en plus !

Pour les bijoux, depuis toute petite, j’en fabriquais pour moi mais sans me rendre compte du potentiel, sans même y penser. Je les créais simplement dans le but d’en avoir, avec un petit peu tout et n’importe quoi, et à moindre coût ! 

Et ça t’a finalement suivi à la suite de tes études..

C’est ça ! L’année dernière, j’ai fini mon master, j’étais en intérim et je m’ennuyais pas mal ! J’ai commencé tout bêtement avec des perles puis j’ai repris rapidement d’anciennes créations que j’avais pu faire. J’ai créé un compte Instagram et finalement je me suis assez vite dit « Et si je créais ma marque… et si je faisais des événements… »

C’est par pure envie de m’amuser que je me suis lancée et c’est un peu par hasard que tout s’est enchaîné très vite ! 

Peu à peu ma marque prenait de plus en plus de places. Tous les soirs après le travail, je fabriquais mes bijoux pour les événements du week-end, c’était un sacré rythme !

Dès que j’ai vu que ça commençait à fonctionner, je me suis lancé !

A l’été 2021, tu te lances véritablement dans le développement de KAROLE. Tu saurais nous dire d’où te vient ton amour pour les bijoux ?

J’avoue que je ne sais pas vraiment d’où ça me vient. Chez moi, ni ma mère ni ma sœur ne portent de bijoux mais j’ai toujours aimé ça !

Je me rappelle qu’au collège, je portais pleins de colliers avec des pendentifs Peace And Love, des sucettes,… Et les bagues, ça doit remonter au lycée. J’aimais trop ça ! J’aimais porter des bagues à chaque doigts !

Je pourrais même te dire que c’était un peu mon identité. Je n’avais pas un style vestimentaire incroyable mais je portais des tonnes de bijoux !

Finalement, tu te mets à faire de l’upcycling très jeune et sans mettre vraiment de termes dessus. Est-ce que maintenant, il y a aussi cette volonté de porter un message de durabilité, d’écoresponsabilité ? 

Oui totalement ! Je n’y ai pas vraiment pensé au départ mais c’était sur que je ne voulais pas faire une marque avec d’énormes quantités, etc…

Personnellement, depuis deux ans je n’achète plus de vêtements neufs mais pour ce qui est des bijoux, je ne savais pas vraiment qu’on pouvait créer à partir d’éléments de récupérations. En brocante, je voyais bien des bijoux trop beaux que j’achetais et sur lesquels je voyais des modifications possibles…

Il y a eu un mélange entre mon comportement vis-à-vis de l’écologie et ma volonté de créer pour ma marque. Du coup, je me suis dit que ce serait génial de montrer aux gens qu’avec d’anciens bijoux et matériaux, on peut faire des pièces vraiment trop cool ! Mais aussi de faire comprendre qu’il ne faut rien jeter, que tout peut être récupéré et réutilisé ! 

C’est un marché très en vogue actuellement, que ce soit pour les bijoux ou les vêtements. Tu penses quoi de la mode actuelle ? Que ce soit dans ton créneau ou plus généralement. 

C’est une question que je me suis jamais posée pour être franche mais avec quelques mois dans le milieu et un peu plus de recul à présent…

Je trouve que c’est un cercle vicieux, avec des bons comme des mauvais côtés. C’est positif dans le sens où ça permet d’avoir le style qu’on veut, de montrer sa personnalité, etc… Mais la surconsommation et l’impact environnemental que ça engendre font de la mode, selon moi, un cercle vicieux. Beaucoup de personnes ne sont pas informées, d’autres se voilent peut être la face. 

On est tout le temps poussé à la consommation, sur les réseaux par exemple, et les marques de fast-fashion n’aident pas et savent ce qu’elles font. D’ailleurs les bijoux sont souvent oubliés quand on parle de fast-fashion. Les matières utilisées pour les créer polluent énormément de part leur qualités médiocres ainsi que leur durée de vie très courte.

Je peux comprendre que des personnes soient attirées par des prix très bas et des styles tendances en fast-fashion. La seconde-main, il faut avoir du temps, une motivation de chercher des pièces, se différencier des autres… ce n’est pas évident pour tout le monde. Ce que je veux c’est permettre aux gens de consommer différemment.

Après je reste optimiste d’une manière générale. Je sais que les regards changent et on voit de plus en plus de personnes connues avec de la notoriété, de petites marques d’upcycling et de seconde-main s’activer en ce sens.

Tu nous parlais de la qualité médiocre des bijoux qu’on retrouve chez les marques de fast-fashion. Quels conseils tu donnerais à une personne qui veut des bijoux qui durent dans le temps ?

Personnellement, j’allais en brocante avec un petit aimant pour vérifier si il va s’aimanter. Si tu tombes sur des matières comme l’acier, l’argent ou même l’or, ton aimant ne va pas s’aimanter.

Et bien sûr pour l’argent, on peut vérifier qu’il y a un poinçon aussi !

Et puis dans le doute, ils peuvent shopper tes pièces ! Actuellement, tu as aussi bien des pièces uniques que des petites séries limitées…

C’est bien ça ! J’ai lancé une nouvelle gamme à partir de rondelles industrielle et de perles d’eau douce !

A l’avenir, je réfléchis aussi à faire des petites séries et pour le site, j’aimerais avoir une gamme qu’on pourrait retrouver tout le temps.

Top cette nouvelle gamme ! D’une manière générale, comment crées-tu tes pièces ? Comment les imagines-tu ? Pars tu d’une idée précise en amont ou vas-tu t’adapter en fonction de la matière trouvée ?

Je pense que c’est un peu les deux mais pour être franche, je m’adapte surtout à ce que je trouve en chinant.

Dernièrement, j’ai trouvé des petits niveaux de bricolages aux puces de Clignancourt et j’ai juste trouvé ça incroyable !

Mais c’est vrai que des fois les idées me viennent et je pars ensuite à leur recherche, que ce soit en brocante, sur Vinted ou un peu partout.

Pour résumer mon processus créatif, je dirais que je suis plutôt spontané donc il peut m’arriver d’avoir une idée, de la dessiner sans arriver au résultat que j’avais en tête. Et finalement, je peux y revenir quelques jours après !

Et au niveau de l’imagerie KAROLE, est-ce que tu suis une certaine ligne directrice ? 

Je dirais que je suis dans un univers industriel, tout en aimant les contrastes. Ça me permet de mélanger à la fois des matières assez brutes et des choses plus douces. En soit, qu’on puisse retrouver une petite perle et un gros boulon !

D’une manière générale, je travaille davantage avec des pièces argentées mais on me demande beaucoup de doré donc ça arrive aussi.

Pour regrouper toutes tes inspirations, tu proposes aussi bien des colliers que des bagues ou même des barrettes. On retrouve aussi de nombreuses pièces en maille, est-ce que tu as une préférence ?

C’est vrai que j’adore les chaînes et en particulier les grosses mailles !

Grâce aux événements, j’ai aussi pu adapter ce que je propose. Au fil des retours, je vois ce que les gens veulent de moi et aussi, ce que je peux leur donner !

Actuellement, les gens raffolent des boucles d’oreilles, comportant ce contraste perle/boulon, donc je m’adapte et j’adore voir que ça plait finalement à tout le monde !

Je conçois que toutes mes pièces ne vont pas plaire à tout le monde mais c’est aussi le plaisir de voir la réaction des gens. Au final quand tu arrives sur mon stand, tu retrouves des niveaux, des chaînes de vélos, des rondelles industrielles mais aussi des scorpions ! Toutes les pièces que je récupère permettent une prise de conscience car mes créations montrent que l’on peut tout réutiliser. 

Pour prendre d’autres exemples : j’ai réalisé avec une amie, un collier avec des jetons de caddies mais je peux aussi citer les montres casio que j’upcycle.

Tu m’as cité beaucoup de créations. Est ce que KAROLE a une pièce fétiche, une pièce phare qui représente la marque ?

Je dirais que c’est le collier avec les rondelles industrielles !

Pour être tout à fait transparente, à l’heure actuelle certaines matières ne sont pas upcyclée. D’un point de vue hygiénique notamment je ne prends pas le risque mais j’aimerais à l’avenir pouvoir  Remplacer certaines chaînes neuves par des petites rondelles industrielles.

Top ! Donc pour se procurer tes pièces, tu as maintenant un site internet et tu participes à de nombreux événements également.

C’est ça ! Mon site est enfin disponible : bykarole.com

Je perds un peu le côté relationnel comparé aux commandes via Instagram mais il est possible de commenter ta commande et de faire des demandes particulières.

Bien sûr, j’invite toujours les gens à venir en évènement pour essayer, toucher mais aussi discuter et avoir leurs retours ! 

C’est noté ! Est ce que tu as un mot de la fin ? 

J’ai envie de dire que dans la mesure du possible, il faut consommer mieux

Après si les gens n’ont pas forcément les moyens, ni le temps, il faut se renseigner sur l’impact qu’on peut avoir. Se renseigner sur les alternatives, s’intéresser aux petits créateurs et voir qu’au final, tout n’est pas excessif ! 

Et un dernier point important à mes yeux : ne pas dire à un petit créateur qu’il est cher, mais simplement que je n’ai pas les moyens. On aimerait pouvoir satisfaire tout le monde et nous payer justement derrière mais l’upcycling demande beaucoup de travail donc il faut s’intéresser au travail fourni. 


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