Découvre Cerceau Paris ! Fondée par Elsa et Eugénie, Cerceau produit à la commande et à Paris de superbes pièces upcyclées ! Pour tout savoir de cette marque qui place la circularité au centre de son projet, nous vous laissons le plaisir de lire les quelques lignes ci-dessous… Bonne lecture !
Interview Cerceau Paris
Bonjour Eugénie, tu es l’une des deux co-fondatrices de Cerceau, avec Elsa. D’où vous est venue l’idée de créer une marque de vêtements ?
Pendant le confinement, Elsa réfléchissait déjà a une nouvelle manière de consommer,… et la période s’y prêtait finalement assez bien !
Pour ma part, j’étais intéressée par cette notion d’écologie dans la mode depuis un bon bout de temps. J’ai fait des études de stylisme/modélisme, à l’Ecole de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne puis une seconde, à l’ESIV sur l’industrialisation du vêtement. Mon parcours est donc vraiment axé sur la création et en même temps, je me rappelle avoir été marqué par un documentaire, The True Cost. A cette période, j’ai également découvert l’histoire du Rana Plaza et j’ai rapidemdent développé l’envie de faire les choses différemment.
Je me suis alors orientée vers des marques qui travaillent d’une autre manière et je me suis retrouvée chez Petit H de Hermès.
A la suite de cela, je voyage, je suis partie en Nouvelle Zélande. Là-bas, J’ai découvert une nouvelle manière de consommer et donc, de produire. Un modèle beaucoup plus « slow » finalement !
Je pense que la réelle genèse de Cerceau part donc de cette étape. Avant de rentrer, je me suis posée, j’ai réfléchi à un Business Plan et l’idée du projet était d’avoir un minimum d’impacts environnementaux.
A mon retour, j’en ai discuté avec Elsa. Elle imaginait un projet autour de l’enfant mais ça me parlait moins. Même si c’est un domaine où beaucoup de choses sont à améliorer, je pense qu’il faut déjà faire apprendre aux gens à mieux consommer, les guider. Dans cette démarche, les premiers consommateurs sont les parents.
Si on fouille un peu, on peut voir que vous avez, par vos parcours, des profils assez différents mais complémentaires.
Tout à fait ! Comme je le disais, j’ai commencé par l’Ecole de la Chambre Syndicale, puis l’Ecole Supérieure des Industries du Vêtement pour enfin terminer par l’Emlyon pour la partie développement produit.
Elsa a un profil davantage Marketing. Ella a fait HEC Paris et a ensuite été pendant 10 ans Directrice marketing pour différentes boîtes. Avant Cerceau, elle a principalement travaillé dans des entreprises e-commerce, dont certaines autour du monde de la mode. Nos deux profils nous permettent donc une grande complémentarité.
PORTER, PROFITER, RÉPARER, TRANSFORMER, RECOMMENCER , c’est ce qu’on peut lire sur votre site. Qu’est ce que cela représente pour vous ?
Ce sont nos valeurs de base ! On souhaitait des vêtements dans lesquels on est à l’aise, qu’on peut porter, en profiter, les réutiliser, les revaloriser et donc étendre leurs durées de vie. L’idée de circularité a donné le nom Cerceau.
Vous utilisez des tissus dormants et toutes vos pièces sont donc créées à partir de matières existantes ? Pourquoi avoir fait ce choix ?
Tout d’abord, je ne voulais pas utiliser de neuf. On a à portée de main beaucoup de tissus existants, que ce soit des stocks dormants ou du linge de maison, et c’était important à mes yeux de faire avec de l’existant.
D’un côté, on a le linge de maison qui pouvait appartenir aux parents et aux grands-parents, qui est plus durable et de meilleure qualité. Il nous arrive d’en trouver en brocantes, de le chiner et même qu’on nous en donne.
Ensuite, concernant les stocks dormants, on a la chance qu’une loi soit passée et nous permette de nous procurer des stocks de tissus de qualité à des prix intéressants. Pour le coup, nous rachetons auprès de Nona Source mais ça reste néanmoins des prix assez élevés et également auprès d’Uptrade !
Tu évoquais tout à l’heure cette vision circulaire de la mode comme un concept qui t’est venu assez tardivement. Tu saurais nous expliquer pourquoi ?
C’est en 2015 que j’ai mis le nez dedans, grâce à un documentaire. En écoles, ce n’était pas particulièrement des valeurs qui étaient prônées et je n’avais certainement pas aussi la maturité pour saisir ce sujet.
A l’heure actuelle, je n’achète pas de vêtements neufs et c’était logique d’être dans cette démarche sur le plan professionnel.
Est ce que tu trouves que les mentalités ont évolué en 7 ans ? Il me semble que la circularité est un point qu’on voit davantage dans les écoles maintenant, n’est ce pas ?
Totalement ! Actuellement, je travaille aussi avec la Casa93, une école à la vision véritablement novatrice avec une démarche écologique !
La circularité est au cœur de leurs valeurs et ils réfléchissent différemment la mode. A mes yeux, ils ont complètement saisi ce qu’était l’avenir de ce domaine.
D’une manière générale, je pense et j’espère que c’est entrain de rentrer dans les mentalités mais TikTok prône totalement le contraire. On a vocation à être dessus, aussi bien pour montrer ce qu’on fait que pour « vulgariser » notre propos, mais je pense malheureusement que notre mouvement n’est pas aussi gros qu’on le pense et surtout pas aussi rapide qu’on se l’imagine.
Vous cherchez aussi penser des pièces de manière à ce qu’elles d’adaptent à différentes morphologies. L’inclusivité est une valeur qu’on voit de plus en plus dans les marques actuelles. C’est une valeur importante à vos yeux ?
C’est important pour nous de faire des vêtements disponibles de la plus petite à la plus grande taille !
Faire des vêtements qui s’adaptent tout en respectant certains critères de durabilité, c’est une difficulté supplémentaire. Par exemple, on a choisi de ne pas utiliser d’élastiques car ce n’est pas forcément esthétique et que ça ne dure pas particulièrement dans le temps.
Dans notre démarche, on souhaite inclure tout le monde et de cette façon, on peut modifier chacune de nos pièces selon tes spécificités. Bien sûr, on peut procéder de la sorte car on fonctionne à la demande !
En cas de léger accroc et pour prolonger la vie d’un vêtement, on peut lire que vous proposez même le service Hoops. C’est un service de réparation des vêtements Cerceau gratuit ou sur devis selon la gravité, c’est ça ?
Dans les grandes lignes, c’est un SAV qui incite en premier lieu à prendre soin de tes pièces. Le projet de revalorisation des vêtements interviendra , je l’espère, dans plusieurs années, quand tu ne voudras plus de ta pièces ou que tu en seras lassé par exemple. Ainsi, après un devis, on te proposera une nouvelle pièce grâce à celle que tu auras ramené.
Cerceau avec Hoops nous permet de penser le début et la fin d’un produit. On a réfléchi les différentes strats du projet et on estime qu’on reste garant de notre travail et de ce qu’on produit.
Cerceau fabrique en France, à la commande ou en petites quantités. Est ce que vous vous occupez vous même de la fabrication ou travaillez vous avec des ateliers ?
Voilà ! Tout dépend des quantités ! Pour des commandes spéciales, tout se passe ici, dans notre atelier. En revanche quand on a un peu plus de pièces à produire, on les fait dans le 10ème arrondissement. Tout est fait à Paris !
En parlant d’ateliers, vous recevez également vos clients et proposez des rendez-vous en visio pour les personnes trop loin. C’est bien ça ?
Déjà il faut savoir que ce service permet plein de choses ! Tu peux simplement venir essayer les pièces de la marque mais tu peux tout aussi bien venir, essayer et demander n’importe quelles spécificités.
Dans l’idée, tu peux même venir, nous dire que tu aimes tel ou tel modèle et le commander dans une matière précise. Tout est possible, tout est envisageable !
Côté style, comment définirais tu l’univers Cerceau ?
Personnellement, je ne suis pas dans le côté vintage/rétro mais je tire tout de même mes inspirations des années 60, à Londres notamment. Pour être franche, notre style n’est pas gravé dans le marbre.
De base, je trouvais très chouette la tenue de travailleurs des années 30 : un style assez large qui relie à la fois confort et esthétique. D’une manière générale, j’aime jouer avec les époques, les couleurs, etc… On veut être une marque joyeuse, vivante, avec des vêtements bien faits, durables et dans lesquels tu te sens à l’aise.
L’idée n’est pas de suivre les tendances donc les petits bustiers, les joggings… ce n’est pas notre truc. Les vêtements Cerceau sont faits pour te suivre partout, aller bosser et sortir en fin de journée, sans te poser de questions.
On voulait développer une esthétique à la fois tradi et originelle, revenir en quelque sorte à des classiques un peu twistés. Je trouve ça sympa de proposer des pièces de notre époque, à partir de stocks dormants ou même des tapisseries. J’aime mettre en avant les tissus anciens, c’est notre histoire.
A l’heure actuelle, votre vestiaire est davantage destinée à la femme, n’est ce pas ?
On essaye de proposer des pièces mixtes pour certaines pièces mais on a bel et bien des pièces uniquement femme.
Notre salopette a la taille marquée, notre pantalon aussi et il possède même un zip dans le dos ! Je connais peu d’hommes qui s’embêteraient avec une fermeture dans le dos ! Actuellement, on travaille donc un pantalon davantage taille basse, avec une fermeture éclair sur le devant, et cette volonté vient aussi du constat qu’on trouve le marché de l’homme bien triste !
On aime proposer des basiques, avec de la couleur et un peu plus de gaieté !
Vous proposez donc des pantalons, des chemises, des tops ainsi que des salopettes et des serre-têtes. Comment réfléchissez vous les pièces que vous sortez ?
Oui ! On fait aussi des accessoires comme des serre-têtes et des bouillottes ! On a des chutes de tissus auxquels on voulait donner vie par un moyen astucieux et original.
Avec Cerceau, on prône le bien-être et le bien-aller. Logiquement, la bouillotte rentre totalement dans notre démarche.
Tout à fait ! Aujourd’hui la marque est en vente sur votre site mais vous participez également à des événements c’est bien ça ?
C’est ça ! Nos pièces sont disponibles sur notre site cerceauparis.fret on est notamment en Pop-Up actuellement avec UAMEP au 16 rue Saint-Antoine dans le 4ème arrondissement de Paris.
D’ici mars, on espère être revendu dans certains magasins et bien sûr, on invite tout le monde a prendre rendez-vous pour venir nous voir à l’atelier !
Un point que nous n’avons pas encore abordé, c’est le sujet des nouvelles sorties. Comment fonctionnez vous ?
On fonctionnait comme ça au début mais on s’est vite ravisé sur ce fonctionnement au compte-goutte ! C’est là qu’on voit que deux profils complémentaires sont importants !
Je faisais un petit peu toutes les pièces qui me passaient par la tête et il n’y avait plus vraiment d’harmonies ! Maintenant, on fonctionne avec une collection bi-annuelle qui jouent sur les couleurs. [cette saison] On tourne autour du vert, du rouge, du bleu, du blanc…
On souhaite developper un vestiaire qui se complète au fil des saisons, avec des pièces disponibles jusqu’à épuisement.
En plus de cela, on aura également des drops de pièces intemporelles et des pièces uniques !
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Et bientôt sur TikTok, on y travaille ! Ça nous permettra de montrer notre savoir-faire, notre atelier et ce qui nous différencie !