Aujourd’hui nous allons à la rencontre de Sébastien, cofondateur de BRDR. Découvrez cette marque où la technique est mise au service de matières de bonne qualité pour des produits qui durent dans le temps. Vous souhaitez en savoir plus sur cette marque, sa vision, et ses fondateurs ? Bonne lecture !
Bonjour Sébastien, ravi de t’avoir avec nous aujourd’hui pour parler de votre marque.
BRDR. Entrons sans plus attendre dans le vif du sujet : qu’est-ce que brdr. ?
Hello ! Donc la marque c’est “Border”, mais cela s’écrit brdr. En fait, c’est une abréviation que les anglophones comprennent facilement, mais qui passe moins bien en français.
Pourquoi Border ? Car nous pensons à la frontière, l’absence de frontière. Par exemple, si tu regardes le nom des produits actuels, tu verras des chiffres, qui sont en réalité des coordonnées GPS.
Ah oui ! Je me demandais aussi ce que signifient ces chiffres sur les produits.
Voilà, donc on a déjà préparé ce terrain mais pour le moment, on n’a pas encore lancé toutes les idées qu’on a autour de cela. Pour l’instant, si on cherche un peu, ce sont des coordonnées GPS de lieux qui sont pour nous importants dans l’histoire de la marque ou pour nous-mêmes. brdr est une marque sans frontière qui mixe nos univers, c’est-à-dire le mien et celui de mon associé, Joris.
Super ce concept ! Est-ce que tu pourrais nous parler de votre parcours à tous les deux ? J’ai vu que vous aviez des profils différents mais plutôt complémentaires.
Oui, on est complémentaire, on n’est que deux et on fait tout de A à Z. Moi j’ai un profil à la base très technique et j’ai travaillé dans le luxe. J’ai passé presque 10 ans chez LVMH, puis chez Yves Saint Laurent beauté. J’ai travaillé sur le digital mais j’étais très proche des équipes métier. J’ai donc été très proche de cette notion de marketing du luxe et de ce que ça représente. J’ai ce profil plutôt axé innovation et digital.
Quant à mon associé, il a fait les beaux-arts et il est spécialiste 3D. De plus, il est réalisateur de prises de pub pour de gros clients comme Malboro, Huawei…
A nous deux, on conçoit du coup des vêtements de manière très novatrice car nous faisons tout en 3D. Et là, nous avons pris une décision.
L’idée est de ne plus faire de shooting avec des humains mais plutôt d’utiliser des avatars 3D. Tous nos vêtements sont en 3D donc nous allons jouer avec ça. Le fait qu’on soit au point sur pleins de secteurs, ça nous a aussi permis de montrer aux usines que nous sommes sérieux. Tout ce qu’on leur envoie au niveau des plans, des designs est très détaillé. C’est aussi ça qui les a étonnés et qui nous a permis d’approcher des usines spécialisées dans certaines techniques de fabrication.
C’est une sacré organisation de mener ce projet à deux ! Vous avez créé la marque à l’aube du premier confinement : qu’est ce qui vous a mené à la création de votre marque ? Et si j’ai bien compris, vous avez d’autres activités à côté, c’est bien ça ?
Oui, effectivement. Moi je m’étais lancé à plein temps mais j’ai retrouvé un boulot à côté pour payer le loyer et les factures avec le confinement. Et mon associé fait ses shootings 50% du temps et est sur brdr le reste du temps.
Comment on a commencé ? On fait de la moto tous les deux. On a un groupe d’amis avec lequel on roule et on s’est amusé à faire des t-shirts pour nous. C’est là que les gens nous ont dit que c’était vachement bien, et nous ont demandé où ils pouvaient les acheter. On a donc commencé doucement, en plus de nos boulots de l’époque et on a vendu ces t-shirts “motos”. Assez rapidement j’ai quitté le groupe LVMH, et Joris avait toujours voulu monter une marque de vêtements. C’est quelqu’un qui a déjà bossé pour des marques et il dessinait pas mal. C’est donc comme ça qu’on a décidé de vraiment faire quelque chose, et de se lancer en créant notre marque.
Trop bien ! Au niveau de la partie créative, vous réfléchissez à deux au design ou c’est plutôt Joris, le spécialiste dans ce domaine qui s’en charge ?
En effet, c’est davantage mon collaborateur sur cette partie, mais nous réfléchissons tout de même à deux. Concernant les pièces très travaillées, on peut dire qu’il fait bien 70% du boulot et moi 30%, mais en réalité, c’est des échanges quotidiens.
Du coup, qu’est-ce qui vous inspire ? Est-ce la moto ?
Le but c’est vraiment de faire des vêtements qui ont une vraie utilité et qui durent dans le temps. Par exemple, lorsque l’on achète un coupe-vent, la plupart du temps, les gens pensent que c’est étanche, sauf qu’ils mettent ça quand il pleut et ‘ils prennent l’eau. Donc c’est bien mais ça ne sert à rien, on a dépensé 200 euros pour rien. Notre but c’est donc de montrer que des tissus techniques apportent une vraie valeur ajoutée. Aujourd’hui, il existe des tissus incroyables : notre pantalon est complètement étanche, on va voir qu’en hiver la fibre va se resserrer et tandis qu’en été on garde la chaleur. La fibre va se détendre et la chaleur ressort enfin. Donc pour résumer, on veut montrer l’avantage des vêtements très techniques.
Ensuite, on va davantage regarder les circonstances qui amènent à porter un tissu véritablement utile : que ce soit les sports extrêmes comme la moto, c’est vrai, car avec la pluie, on doit en porter souvent. Ensuite, l’idée derrière c’est de pouvoir porter le vêtement dans la vie de tous les jours. On ne va pas se mentir, un pantalon de moto ce n’est pas vraiment génial pour aller bosser donc on se sert de ce genre d’exemples. On part de la praticité et on traduit le concept dans un design plus sympa.
Concernant le ciré que l’on peut voir sur le site : il est 100% étanche. Avec ce genre d’articles, les gens se disent peut-être que c’était un peu plus cher mais au moins ça sert à quelque chose.
C’est pour cela qu’on peut dire qu’on a un caractère durable, puisqu’en achetant des vêtements, on ne veut pas en racheter tous les ans.
En résumé, le concept derrière BRDR, est d’obtenir de la durabilité grâce à des matériaux très techniques.
Oui, je fais souvent une comparaison. Nous réfléchissons comme un grand chef qui va prendre de très très bons ingrédients, et les sublimer avec une recette. Pour notre part, nous allons travailler sur des matières très techniques, et nous faisons ensuite des vêtements streetwear durables adaptés à la ville.
Les pièces techniques comme le ciré, ou le pantalon sont des pièces qui ne sont pas encore sorties, c’est bien ça ?
Voilà, c’est toute la problématique d’une création de marque. Toute est une question de budget pour produire car ce sont des pièces assez chères et sur des quantités qui ne sont pas négligeables. Donc, on regarde plusieurs pistes : à la fois des investissements, des partenariats ou encore des préventes, pour lancer la production. Pour le moment, nous disons que nous sommes dans le prototypage : nous faisons des tests en conditions réelles. Donc pour l’instant, en effet ce n’est pas vendu mais on va aussi peut-être aussi faire un crowdfunding. A voir !
Sur le site, je vois que vous proposez des t-shirts et des hoodies, c’est bien ça ?
L’idée est de prendre la technicité de certains domaines, et la ramener sur du streetwear. Ca c’est ce vers quoi nous allons. Mais nous avons commencé par d’autres choses parce qu’on approche pas des usines et des fabricants sur ce genre de produits tout de suite. Il faut une certaine légitimité. Ce que nous vendons aujourd’hui, ce sont des t-shirts, des hoodies, des sweatshirts à capuche. Quand on va sur le site, et sur la page Le Lab, on trouve les produits très techniques. Notre but, c’est d’aller vraiment sur ces produits mais on a eu plusieurs étapes pour avoir la légitimité d’accéder aux fabricants et aux fournisseurs de ces tissus.
Sauf erreur de ma part, les t-shirts et les sweats qui sont dans le shop sont en coton bio n’est-ce pas ?
Oui, en effet c’est en coton bio, mais nous ne communiquons plus là dessus. A l’époque, on ne faisait que des basiques en coton bio. Cependant, comme nous préparons des produits avec des matières plastiques, nous n’allons pas être une marque axée sur le bio. Nous privilégions des matières pour durer dans le temps. On va par exemple utiliser des matières plastiques… et on peut aussi faire du recyclé ! Par exemple, des matières plastiques recyclées au Portugal, fabriquées au Portugal et ramenées en France peuvent être plus éthiques qu’un coton bio fabriqué au Pakistan ou en Inde, et qui doit être transporté.
Du coup, tout est fait au Portugal ?
Oui tout est fait au Portugal dans de petites usines. Ce n’est pas une fabrication artisanale, car en France nous avions essayé mais on a rencontré des limites. Lorsqu’il fallait travailler des matières plastiques, coudre à la main du thermocollé ou encore des matières étanches, c’est plus compliqué. Une fabrication européenne c’est notre priorité car c’est plus facile pour le transport de la marchandise. Nous avons donc choisi le Portugal, on y retrouve cette proximité recherchée, c’est facile d’accès et la qualité de fabrication est présente. Tout est donc imaginé en France mais fabriqué au Portugal.
J’ai vu que vous êtes attachés à une fabrication respectueuse des salariés, et que vous privilégiez des usines à taille humaine.
Tout à fait ! Personnellement, j’ai toujours travaillé comme ça en fait. J’aime avoir des partenaires à long terme dans une relation où on y gagne tous. Et c’est toujours mieux de connaître les gens et d’être sûr que tout le monde y gagne. C’est le seul moyen d’avoir de la qualité et quelque chose qui se passe bien des deux côtés. De plus, cela permet aussi d’investir sur le futur car ces usines nous ont fait confiance, alors que nous débutons.
Où peut-on retrouver vos produits ?
Nos pièces sont disponibles sur notre site internet et chez AGOGOGANG dans le 4ème arrondissement de Paris.
Et pour suivre votre projet sur les réseaux ?
Je dois avouer que nous sommes principalement sur Instagram, où nous sommes le plus actif. Nous y partageons beaucoup de contenus notamment sur des artistes qui portent nos vêtements, par exemple RK dans un de ses clips. Nous avons aussi un compte Facebook.
Merci beaucoup à Sébastien pour toutes ces informations sur la marque.
N’hésitez donc pas à aller sur leur site pour découvrir plus en détail les pièces brdr !