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arno bund, la marque dévoile un sneaker unisexe et écoresponsable

Bannière arno bund

Découvrez arno bund, marque de chaussures de prestige ! Arnaud Bund nous présente son parcours, sa passion pour le soulier féminin sur talon haut et son nouveau défi… Les Sneakbies : des sneakers unisexes et écoresponsables ! Bonne découverte !

Interview d’Arnaud Bund, fondateur d’arno bund

Bonjour Arnaud, vous êtes créateur de chaussures haut de gamme et spécialiste du talon depuis plus de 10 ans. Pourrais t’on revenir sur votre parcours et comprendre ce qui vous a poussé à créer ce projet ?

Effectivement, je suis bottier de métier et j’ai donc appris la confection à la main. J’avais ce besoin de comprendre ce savoir-faire de A à Z et j’ai passé une dizaine d’années à parfaire mes compétences.

Dès mes débuts, je suis rentré dans la botterie en m’imaginant un jour lancer ma marque. J’ai depuis toujours, une certaine sensitivité créative qui m’habite, et particulièrement sur la chaussure féminine. 

Après de nombreuses années à dessiner des croquis et à confectionner des prototypes, il a fallu passer aux vraies chaussures !

Arnaud Bund fondateur de arno bund

Est-ce que le faire d’une manière éthique et responsable était pour vous une nécessité ?

Dans ma vie personnelle, cela fait bientôt 20 ans que je suis en couple et nous avons toujours eu une certaine sensibilité pour la cause animale. Ma femme est présidente d’une SPA, nous sommes végétariens depuis 10 ans et nos enfants n’ont donc jamais mangé de viande de leur vie. Nous ne sommes pas militants mais c’est à nos yeux une valeur importante.

Était-ce facile de traduire cet engagement sur le plan professionnel ?

Il est vrai que je me suis rapidement trouvé dans un paradoxe ! Être végétarien et travailler le cuir peut être assez contradictoire. 

En parallèle de mes créations de chaussures sur talons hauts, j’ai voulu chercher d’autres matériaux qui pourraient substituer le cuir. C’est finalement devenu une tendance depuis peu de temps mais c’est en réalité quelque chose qui m’habite depuis très longtemps ! 

Je pense être devenu assez bien renseigné sur les nouvelles, et bonnes, pratiques dans la conception responsable de chaussures. Cette acquisition de compétences me permet notamment d’intervenir au cours de battle de CFA (Centre de formation d’apprentis) !

Vous avez donc su développer cette vision plus responsable et l’appliquer à votre travail au fur et à mesure de votre expérience, c’est bien ça ?

Pour revenir un peu en arrière, le premier modèle de bottines que j’ai fabriqué, avant d’en lancer une conception industrielle, est conçu à partir de cuirs supercyclés ou upcyclés

Par ailleurs, j’avais également utilisé du pneu de voitures pour la semelle. C’est actuellement une idée reprise par des apprentis bottiers et cordonniers qui suivent mon travail.

Sauriez-vous nous dire comment cette véritable passion pour la chaussure s’est-elle révélée à vos yeux ?

Je pense que j’ai toujours été, en quelque sorte, amoureux des femmes et de la féminité. De ceci découle la démarche féminine et forcément, le port de talons hauts est un moyen d’accentuer cette caractéristique. 

Il y a, à mes yeux, une notion de nombre d’or… Lorsque je regarde une femme porter des talons, je peux y voir ce qu’on retrouve dans une belle œuvre. Dans la création, j’ai eu ce besoin de faire du beau.

Par ailleurs, la nature m’inspire également. Un jour, un papillon est passé devant mes yeux…il avait la particularité de posséder une double queue… et j’ai finalement griffonné le premier croquis de ma bottine à doubles talons

Pour en venir à la création de ma marque, il a fallu que cette passion s’entremêle à des convictions plus profondes. Le sens était primordial.

Pour ce faire, vous utilisez notamment des matériaux novateurs n’est-ce pas ?

Effectivement, j’utilise par exemple du Seaqual, un polyester recyclé grâce aux plastiques repêchés en pleine mer. À noter que les paires en comprenant ont notamment été portées par Miss France ou encore Estelle Lefébure.

Aujourd’hui, on se retrouve car vous êtes en plein lancement de votre première paire de sneakers.

Plus récemment, j’ai décidé de développer un modèle unisexe par le biais des sneakers. Notre marque touchait déjà les hommes qui offraient nos talons comme cadeau d’exception… Avec cette nouvelle création, ils peuvent aussi nous porter. 

Côté design, on retrouve donc à la fois l’aspect casual d’une paire de tous les jours, et le chic d’une derby. Elles sont réfléchies pour être aussi bien portées en short, en jean ou en costume.

Cette création unique est une véritable prouesse technique. Il a fallu trouver les partenaires industriels pouvant reproduire ce modèle artisanal. Dans ce cas, nous avons utilisé des matériaux provenant de déchets issus de l’industrie agroalimentaire. On retrouve notamment du bambou, du maïs ou encore de la canne à sucre ! Les deux premiers sont transformés pour donner un matériau proche du cuir tandis que le dernier est utilisé pour la semelle.

Comment se déroule donc l’industrialisation de votre création ?

D’une manière générale, il n’y a rien de plus simple que de faire un sneaker à l’heure actuelle. Il suffit de toquer à une porte au Portugal, on vous présente les patronages disponibles et vous vous retrouvez avec le même sneaker que le voisin… Bien sûr, vous pourrez choisir les matériaux et apposer votre marque mais vous ne décidez pas des empiècements de votre modèle ! 

De notre côté, (comme pour la création des talons doubles) on a souhaité faire ça à l’envers. On a trouvé une petite structure, capable de retravailler le modèle de A à Z, et donc, de nous permettre de nous démarquer réellement !

Le fait d’avoir une paire originale, reconnaissable peut sublimer une tenue toute simple.

Arnaud Bund, fondateur de arno bund

Sur votre site, on peut lire que la marque arno bund doit aussi ce qu’elle est et ce qu’elle devient à l’artisanat. Quel est votre rapport à celui-ci ?

Tout à fait ! L’essence même du projet est bien l’artisanat

Pour tout vous dire, j’ai eu ce besoin de développer cette intelligence de la main. À titre d’exemple, lorsque je suis parti voir mes partenaires pour le lancement de mes Angel, mes escarpins à doubles talons, j’ai pu bénéficier de ces compétences acquises. J’ai démontré que je connaissais l’artisanat, la fabrication, que je savais de quoi je parlais, au même titre que les artisans sur place.

Grâce à ce savoir-faire, je me différencie de celui qui a simplement la lubie de créer sa propre marque. J’ai souvent en tête la phrase suivante : « Nous portons des vêtements mais ce sont les chaussures qui nous portent. ». Naturellement, je pense qu’on a donc un rapport différent à cet élément.

Avec vos différents modèles, vous prônez la chaussure comme une pièce apportant à la fois une touche de chic et d’élégance, c’était important pour vous ?

Effectivement, je pense que la chaussure est un accessoire qui peut nous mettre plus en valeur. Le fait d’avoir une paire originale, reconnaissable peut sublimer une tenue toute simple. 

Au lancement de notre sneaker, il a fallu réfléchir à ce nouveau marché que nous nous apprêtions à côtoyer. Contrairement à nos talons qui touchent une niche, nos sneakers sont pensés pour une population plus vaste, et notamment, avec un prix plus accessible. 

J’ai donc souhaité que l’on se démarque par le chic et l’élégance, à la française.

J’ai espoir qu’un jour on puisse relocaliser la fabrication sur notre territoire. Pour vous donner une idée, je me suis renseigné et on me demandait 10 fois le prix du Portugal… C’est une aberration !

Effectivement ! J’aimerais aborder avec vous la question du marché actuel… comment voyez-vous l’industrie évoluer au cours des années à venir ?

Malgré la conscience environnementale qui semble prendre de l’ampleur dans notre société, je ne vous cache pas que j’ai toujours l’impression que la plupart des gens s’en foutent encore pas mal… Les gens continuent de surconsommer, de produire des déchets, etc… Je pense qu’ils ne prendront des décisions que lorsqu’ils seront bel et bien devant le fait accompli…

À titre d’exemple, le cas du pop-up Shein datant de quelques semaines prouve bien que nous sommes loin du compte ! 

Nous faisons encore partie des précurseurs… À l’avenir, j’espère que davantage de personnes consommeront responsable. Je salue votre démarche, de présenter des petits comme nous mais aussi des grands noms qui se mettent à utiliser des matériaux responsables. Il est vrai qu’encore aujourd’hui, beaucoup ne jurent que par les marques qu’ils connaissent. Nous pouvons aussi bénéficier de leur aura, participer à notre échelle et essayer au maximum de nous faire connaître ! 

De notre côté, nous essayons d’allier le haut de gamme et le luxe à la conscience environnementale. On y croit mais je pense que la majorité des gens n’est pas prête à un changement radical.

Comme vous avez pu l’évoquer, vous êtes engagés pour la cause environnementale et plus particulièrement encore concernant la protection animale. Comment cela se concrétise-t-il ?

Il est vrai que beaucoup de marques et d’entreprises surfent sur la vague de l’environnement et de l’éthique mais c’est parfois flou pour le consommateur.

On essaye d’être le plus transparent possible et pour ce faire, on va directement verser un pourcentage de notre chiffre d’affaires à une SPA que l’on connaît réellement. 

On a conscience de ne pas être irréprochable alors pour palier à ça, on veut en faire bénéficier une association qui nous parle. Tout est une question d’équilibre !

Exactement ! Vous êtes actuellement en pleine campagne de crowdfunding sur KissKissBankBank jusqu’au 28 juillet. Comment voyez-vous la suite ?

Par cette campagne de crowdfunding, j’ai le souhait de faire participer les gens. Il y a une volonté de nous allier au client, de l’emmener avec nous dans l’aventure. 

On espère réellement pouvoir boucler cette cagnotte et ainsi lancer la production de nos sneakers. Nous partons sur une cinquantaine de paires toutes numérotées et c’est finalement ce qui les rend uniques et exclusives !  

Nous n’avons pas pour ambition de sortir des milliers de paires. Une fois qu’on aura atteint notre objectif pour ce premier modèle, nous en sortirons un nouveau. Nous avons déjà pour idée de faire évoluer cette première édition, d’utiliser de nouveaux matériaux, de modifier certains éléments… Pourquoi pas une paire entièrement faite en Seaqual ? Dans tous les cas, nous faisons de belles godasses, à la fois légères et engagées.


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