Tiktok, Instagram, Twitter, Facebook… Les réseaux sociaux sont omniprésents dans nos vies et cette présence est de plus en plus forte de générations en générations.
La publication massive de photos et de vidéos modifie non seulement notre méthode de communication mais aussi notre rapport avec la mode. Peut-on dire que les réseaux sociaux précipitent le phénomène de l’ultra fast fashion ?
Une démocratisation de la mode
Les réseaux sociaux sont des plateformes incontournables pour les acteurs du secteur de la mode. Que ce soit la maison de haute couture ou le créateur local, les différentes plateformes peuvent donner une visibilité inestimable aux marques. Entre photos et vidéos, l’utilisateur s’inspire, découvre et peut éventuellement se convertir en acheteur. Nul ne peut en ce sens blâmer les réseaux sociaux. Cette visibilité est donnée à la Mode dans son ensemble, c’est-à-dire aussi bien à la marque la plus éthique que celle qui l’est moins. Nombreuses sont les marques éthiques et durables que l’on peut trouver sur les réseaux, et personnellement, la majorité des marques éco responsables me sont connues grâce à Instagram, et à la force des hashtags.
Les réseaux sociaux sont donc un outil de partage et de communication. Ils n’ont donc pas pour objectif de pousser à une consommation frénétique de vêtements. Peut-on dire la même chose de notre utilisation des réseaux sociaux ?
Outfit of the Day #ootd
Nous avons mentionné les hashtags et leur puissance. Un hashtag très utilisé est le #ootd, c’est-à-dire la tenue du jour. L’objectif est simple, montrer les habits portés dans la journée. Sans aller plus loin, notons que si je porte plus ou moins les mêmes vêtements tous les jours, en mixant différemment les pièces, l’exercice peut devenir très vite ennuyant, et on aura vite fait le tour de mon placard et je n’aurai plus de raison de faire de photos de mes tenues. Il me faut donc attendre d’avoir de nouvelles pièces.
N’oublions pas que la mode se renouvelle continuellement. Et le rythme de ce renouvellement va en s’accélérant avec notre culture grandissante de l’image.
Du prêt à porter au prêt-à-poster
Les marques de l’ultra fast fashion ont bien compris le besoin de se démarquer, et d’avoir toujours une nouvelle apparence pour être tendance sur les réseaux sociaux. Une mode à des prix dérisoires, avec des nouveaux designs tous les jours. Bien sûr, nous ne parlons plus de qualité ni de durabilité. Il s’agit d’une mode, qui va permettre d’alimenter les contenus des réseaux sociaux, et être jeté aux oubliettes. Mais ce mode de consommation de la mode devient très problématique au vue de toute la matière première gaspillée. Les marques d’ultra fast fashion proposent des prix défiants toute compétition et ce au dépend des salariés.
Ce phénomène des réseaux sociaux génère un effet boule de neige.
D’une part on a des personnes qui semblent renouveler constamment leur garde robe et de l’autre les personnes qui s’inspirent des nouvelles tendances. Et puisque la mode permet à chacun de se distinguer, une fois que la nouvelle tendance se démocratise, il convient d’innover et de changer. Et ainsi de suite. Les marques d’ultra fast fashion se basent également sur les réseaux sociaux pour anticiper les nouvelles tendances et proposer les vêtements qui vont buzzer.
Notre rapport à la mode, notre façon de consommer
C’est facile de dire qu’à cause des réseaux sociaux, on est poussé à surconsommer. Mais la décision d’achat est bien une décision personnelle. La mode éthique est tout aussi présente sur les réseaux sociaux. Entre vêtements instagramables, look tiktokable, nous avons le pouvoir d’opter pour une mode durable. En jouant avec notre imagination, nous pouvons rester tendance sur les réseaux sociaux en gardant une consommation durable. Quoi de mieux pour se distinguer qu’une pièce upcyclée ou une pièce vintage que personne d’autre n’a ? La mode est circulaire, ce qui n’est plus à la mode aujourd’hui, reviendra dans quelques temps. Alors, jouons savamment avec des vêtements de qualité, durables : être stylé, c’est aussi protéger la planète.